Une minute… à Hiroshima

Il y a des endroits où l’on n’a pas vraiment envie d’aller… et puis on se force, parce que c’est important – pour soi, pour les autres, pour l’histoire, pour l’avenir. Hiroshima est pour nous dans cette catégorie.

Nous avons donc passé quelques heures dans cette ville dynamique de plus d’un million d’habitants, qui s’est relevée de ses cendres – cité martyre devenue un symbole, porteuse d’un message pour les générations futures.

Dans la vidéo nous partageons notre parcours dans les lieux où a explosé la première bombe atomique le 6 août 1945 à 8h15, faisant plus de 140.000 victimes et détruisant plus de 90% des bâtiments.

Le Dôme de Genbaku ou A-Bomb Dome : à l’épicentre de l’explosion il a tenu le coup car il a subi le souffle presqu’à la verticale. Inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, il est resté en l’état afin de laisser une empreinte. C’est effectivement très poignant – et se trouver face à ce bâtiment suffit à ressentir le poids de l’horreur.

Après avoir traversé la rivière, on arrive au Peace Memorial Park, planté de camphriers et de lauriers roses. Sur 12 hectares, différentes façons de témoigner et de rendre hommage : 
– le Monument des Enfants pour la Paix : une statue évoque la mémoire de Sadako, âgée de 2 ans lors de l’explosion et morte à 12 ans d’une leucémie déclenchée tardivement. Dans l’espoir de guérir, elle décida de plier 1000 grues en papier – ce qui, dans la tradition japonaise – est supposé réaliser ton voeux. La maladie l’emporta avant qu’elle ne termine. Depuis, des enfants du monde entier plient des grues et les envoient à Hiroshima. Ces origamis sont disposés dans des blocs de verre entourant la statue. Sur le piédestal, on peut lire : « Ceci est notre cri. Ceci est notre prière. Pour construire la paix dans le monde ».

– La Flamme de la Paix symbolise la lutte contre le nucléaire militaire et doit bruler jusqu’à ce que « toute forme d’arme nucléaire soit éradiquée » (autant dire malheureusement pas tout de suite). Elle est dans l’axe avec le Dôme et le Cénotaphe. 

– Le Cénotaphe : cette arche recouvre un tombeau symbolique où sont inscrits les noms de toutes les victimes.

 – le Mémorial National de la Paix : un bâtiment de verre et de marbre gris conçu en 2002. Une fontaine marque le point zéro de l’explosion et indique 8h15. Tout autour sont dispersées des tuiles d’immeubles détruits. A l’intérieur, nous avons descendu la « pente du souvenir », un long couloir austère, ayant pour effet de nous faire remonter le temps avant d’arriver dans une grande salle circulaire « le hall du souvenir ». Ici, on fait son deuil et on réfléchit à la paix. Les murs sont recouverts de 140.000 petits carreaux. Avant de sortir, un mur-écran défile les noms et les portraits des défunts. Une méthode très efficace pour visualiser individuellement ce qui se cache derrière l’expression anonyme de « victime de bombardement ». On y voit des bébés, des mamies qui sourient, des messieurs sérieux avec des lunettes. Bref, la vie quoi…

En sortant, nous n’avions vraiment pas le courage d’aller visiter le Peace Memorial Museum qui montre – apparemment de manière très réaliste – les conséquences de l’explosion avec des photographies ou objets retrouvés dans la ville. 

Dans le parc, de nombreuses statues représentent des enfants, des couples, des familles, des personnes âgées. En partant, nous nous sommes longuement arrêtés devant « Mère et Enfants dans la tempête », oeuvre particulièrement touchante.

Que dire pour conclure? Tout simplement reprendre l’épitaphe du Cénotaphe : « Puissent les âmes reposer ici en paix pour que l’enfer ne soit pas répété« .

 

 

Cet article a 2 commentaires

  1. Gwen

    I imagine this was a really moving experience. I’d love to visit but as you mention it must also be rather disquieting. I’m looking forward to hearing more about it.

    1. Marie

      It will be a good subject to exchange on by Skype 😉

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