Miyajima, île sacrée où il est interdit de naitre, de mourir et de couper des arbres… ça plante le décor : on n’y trouve donc ni maternité, ni cimetière (et sans doute pas de bucheron). En revanche, on y va pour son torii flottant, l’une des images les plus célèbres du pays, pour son sanctuaire shinto et pour ses huitres. Nous ne pouvions manquer aucun de ces incontournables.
Partis en bateau rapide directement depuis notre hôtel sous un soleil éclatant, nous arrivons après une petite croisière de 25 minutes en ayant longé les parcs à huitres… ça met en appétit. Mais nous ne pouvions pas décemment nous jeter sur le premier stand de bivalves… il nous fallait quand même payer nos respects au torii – alors à marée basse (et puis il n’était que 11h00).
A 200 mètres du rivage, le torii flottant est donc l’emblème de l’île. En cyprès, haut de 16 mètres, long de 24 mètres, lourd de 60 tonnes, cette porte date de 1875 – il s’agit du huitième torii depuis la création du temple : ça c’est pour les données techniques. Nous avons pu circuler autour et dessous. Ceci nous a permis de voir, dans le sable et sur les piliers, les milliers de pièces de 1 yen, jetées en offrande par les pèlerins.
Après quelques centaines de photos : à table ! J’avais étudié avec la plus grande minutie les restaurants possibles pour savourer les huitres de la baie. Petites antennes activées pour trouver la meilleure adresse, nous avons vite opté pour « Kakiya« , à l’accueil chaleureux (au chalumeau pour chauffer les bêtes !) avec un ‘set menu’ proposant différentes façons d’accommoder les huitres. Et puis le nom nous plaisait bien : nous avons disserté longuement sur les « kakiya à manger : des huitres », « kakiya de bon dans ce restaurant », « kakiya à boire » … un rien nous amuse – et c’est important quand on vit à deux H24 :).
Avec un excellent verre de vin blanc d’Hiroshima, nous avons donc dégusté ces huitres énormes : au BBQ, pochées dans une soupe miso, confites dans de l’huile avec des algues, cuites sur du riz – et avons découvert les huitres panées. C’était un délicieux repas, plein de saveurs et de textures différentes, avec l’un de nos produits préférés (et essentiel pour ma thyroïde). Il était temps ensuite de poursuivre notre découverte de l’île avec une petite marche digestive.
Il semble que de tout temps cette île fut considérée comme sacrée. Le sanctuaire d’Itsukushima est dédié à trois déesses : celle de la mer, celle de la sécurité et celle de la réussite. La première construction date de 593 et a évolué de nombreuses fois depuis. Un long corridor mène aux salles de prières et d’offrandes – au milieu un pont « toboggan » : il faut que l’on creuse la question architecturale et symbolique de la chose. Nous avons pu assister à la fin d’un mariage ainsi qu’à une cérémonie où des pèlerins se recueillaient. Sur la jetée face à la baie, la plus ancienne scène de théâtre Nô datant du 16ème siècle (pour les cruciverbistes). Ce temple est très beau et doit être encore plus impressionnant à marée haute car il donne l’impression de flotter sur l’eau… Le site est jumelé avec le Mont Saint Michel et sur l’île des affiches rapprochent les deux merveilles.
A proximité du sanctuaire shintoïste, plusieurs pagodes et temples boudhistes. Avant de reprendre le bateau, nous avons pris le temps de déambuler dans l’île – entre les pins et les daims, envoyés des dieux…. et qui mangent tout ce qui leur tombent sous la dent, même du papier. On en a trouvé un malin, trop mignon, qui était couché à l’ombre, devant un restaurant.
Au total nous avons fait plus de 10 kilomètres à pied, ce qui constitue un record pour l’instant (plus que la journée à la Grande Muraille !).
A de futurs voyageurs sur Miyajima, nous conseillerions de planifier de dormir sur l’île (mais l’offre hôtelière est assez réduite) ou de rester suffisamment longtemps sur une journée afin de profiter de la magie des lieux à marée haute et à marée basse.
Ci-dessous une vidéo d’une minute, préparée par Philippe. Enjoy !